Conseil municipal 30 Septembre 2010
Révision simplifiée du PLU
Intervention de Joaquim TIMOTEO
Le projet d’aménagement et de révision du PLU que vous nous proposez, fait suite à la levée de la servitude posée sur l’ex-site Schlumberger (appelé aujourd’hui site Evergreen).
J’ai déjà dit, lors de précédentes séances du Conseil municipal et en commission, combien le réveil de cette zone industrielle convertie aujourd’hui au secteur tertiaire était une bonne chose pour la ville et les Montrougiens. Ce sera une opération certainement positive pour la Ville en termes financiers (même si on ne sait pas encore à quel niveau exactement se fixera le montant de la contribution remplaçant la taxe professionnelle) ; par ailleurs, les Montrougiens y trouveront l’annonce d’une redynamisation possible du quartier.
Néanmoins ces premières remarques ne doivent pas nous faire oublier l’essentiel : vous avez raté l’occasion de penser avec les Montrougiens l’avenir de ce quartier et au final, le compte n’y est pas…
Un premier constat tout d’abord : indépendamment du cadre réglementaire qui s’imposera à tous, le projet qui nous est soumis, est pavé de bonnes intentions mais force est de constater qu’aucune garantie n’est apportée quant à leur réalisation. Il est vrai que nous sommes maintenant habitués de votre part à ce genre de procédé.
Aucune garantie, donc, ni sur le jardin, ni sur l’école.
Sur l’espace vert (au sud de la zone), vous n’êtes pas en mesure ce soir de nous assurer qu’il sera bel et bien accessible aux Montrougiens ; pour cause, il s’agit d’une parcelle privée !
Sur l’implantation d’une éventuelle école (qui resurgit à chaque fois que la ville a un projet d’aménagement mais qui pour l’instant n’est restée qu’une école fantôme…), là aussi la réserve posée sur la parcelle aurait pu être beaucoup plus contraignante ; vous précisez d’ailleurs dans le document de présentation de la révision que ce projet d’école se fera en fonction des opportunités immobilières qui se présenteraient sur la parcelle ; chacun comprendra que rien ne sera fait avant de nombreuses années… si ce n’est jamais…
Si aucune garantie n’est donnée sur ces deux points, on peut au moins évoquer une réelle certitude. Celle que les Montrougiens auront été insuffisamment associés à l’élaboration de ce projet de révision. Vous n’avez fait que le « minimum syndical » en la matière, juste ce que demande a minima la loi, rien de plus… Evidemment cela n’aura pas suffi à faire que les Montrougiens s’approprient un quelconque projet et participent activement au changement que pourrait vivre ce quartier.
Je constate d’ailleurs que l’engagement qui avait été pis en commission de soumettre deux scenarii d’aménagement aux Montrougiens n’a pas été rempli. Mieux, on leur a fait croire qu’ils pouvaient choisir au travers de l’enquête publique en leur présentant des possibilités d’aménagement alternant des hauteurs d’immeubles plus ou moins grandes. Au final, vous avez choisi de ne conserver que les hauteurs les plus élevées sur l’ensemble de la zone. Aussi on pourra dorénavant y construire jusqu’à R+8 sans que personne ne puisse s’y opposer. Je fais le pari d’ailleurs qu’étant donné le besoin de mètres-carrés formulé par l’occupant, nous serons effectivement partout à ces hauteurs maximales.Car si ce n’est pas un projet élaboré avec les Montrougiens que vous nous présentez, c’est en revanche un projet qui intègre, voire anticipe, toutes les demandes et contraintes formulées par le nouvel occupant du site, notamment en termes de mètres-carrés de bureaux à construire (rappel besoin final de 200 000 m²).
Est-ce que ces contraintes seront quant à elles absorbables par la Ville en matière d’aménagement (voiries, stationnement) et d’équipements complémentaires (crèches, commerces, etc…) ? Cette question n’a jamais été posée en commission.
Et la quasi invocation de la création d’un « éco-quartier » (dans le document de présentation de la révision du PLU) ne pourra suffire à dissiper les inquiétudes. Jamais cette parcelle ne pourra être un éco-quartier tout simplement parce qu’elle n’y intégrera pas un certain nombre d’équipements. Même si le propriétaire du site imprime une dimension environnementale à son futur ensemble d’immeubles de bureaux, cela n’en fera aucunement un éco-quartier.