MONTROUGE – CONSEIL MUNICIPAL du 20 janvier 2010
Intervention de Joaquim TIMOTEO
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Comme cela a été rappelé, la délibération proposée fait référence à un point du code de l’urbanisme, en l’espèce la révision simplifiée du Plan Local d’Urbanisme.
Je crois que Mr VINCENT a été clair, lors de la commission et de la rencontre que nous avons eu avec le Crédit Agricole, sur les inquiétudes que nous avons aujourd’hui quant à la manière dont la procédure de révision va s’engager.
J’y rajouterai un point supplémentaire : pourquoi une telle précipitation pour cette révision ?
J’entends bien et j’adhère aux remarques positives notamment sur les répercussions économiques attendues de l’arrivée du Crédit Agricole sur la ville (j’y reviendrai juste après) mais je m’interroge sur la rapidité avec laquelle on engage cette révision. En effet la servitude qui a été placée sur ce terrain au titre de l’article 123.2a a une durée maximale de 5 ans (vote du PLU 19/12/2007). Prendre encore quelques mois pour engager une réflexion préalable et sérieuse sur l’aménagement de ce site pourrait être tout à fait possible. A minima, cela pourrait servir à exposer au Conseil les résultats des travaux d’études déjà engagés par la Ville.
C’est effectivement une belle opportunité économique qui s’offre à Montrouge avec l’arrivée d’un grand groupe même s’il est issu d’un secteur qui a contribué à nous plonger dans une crise économique et financière redoutable, ne l’oublions pas.
Mais j’en viens maintenant à quelques questions adjacentes à celles qui nous sont posées ce soir mais dont la prise en compte ne pourra être exclue de notre réflexion future. Car le processus qui s’engage maintenant va bien au-delà d’une simple question d’urbanisme, il pose en creux la question de l’emploi et des équipements publics pour Montrouge. Sur ces points également, il sera de votre devoir de faire des propositions. Nous en ferons aussi.
Sur l’emploi tout d’abord, je crois utile de rappeler quelques chiffres si l’on veut mettre en perspective la situation.
Nous avons aujourd’hui environ 21 000 emplois implantés sur Montrouge soit 2 000 emplois de moins qu’il y a 10 ans (RP1999 : 23046 emplois). Cette baisse est essentiellement due à la disparition d’emplois industriels (5328 en RP99, 3180 au dernier RP).
Car, en 10 ans, le volume de l’emploi tertiaire (hors commerce) est resté totalement identique, soit environ 15 000 emplois.
Avec l’arrivée du Crédit agricole ce sont entre 8000 et 9000 emplois qui sont prévus avec pour conséquence une augmentation de près de 40% des emplois implantés sur la commune.
On le voit, au-delà du projet d’aménagement, l’arrivée du Crédit Agricole c’est aussi un impact considérable en terme d’emplois directs et en emplois induits (restauration, services à la personne,etc). Bien sûr 9000 emplois en plus sur Montrouge, cela ne veut pas dire 9000 emplois pour les Montrougiens mais sans doute y aura-t-il à réfléchir en amont à la façon dans les Montrougiens qu’ils soient jeunes ou moins jeunes pourront intégrer certains des postes offerts.
Sur les équipements publics, maintenant.
Il est normal qu’une partie des salariés qui vont « arriver dans les bagages » du Crédit agricole finissent par s’installer progressivement à Montrouge et dans les alentours. On nous a annoncé que cela peut représenter environ 10% des salariés (personnellement, je pense que ce sera plus que cela…). 10%, cela fait environ 800 ménages avec ou sans enfants qu’il faudra loger et qui ne manqueront pas d’utiliser équipements publics tels que crèches, écoles,… cela fait plusieurs années que nous réclamons des crèches, une nouvelle école pour Montrouge.
La nécessité de ces nouveaux équipements était une évidence hier, elle devient aujourd’hui une urgence surtout quand on connait le temps qu’il faut pour les faire sortir de terre.