La collecte des signatures en faveur de l’initiative citoyenne européenne sur l’interdiction des pratiques de conversion dans l’UE a officiellement pris fin samedi 17 mai 2025, à 23h59.
Grâce à une mobilisation exceptionnelle en Europe et particulièrement en France, cette initiative citoyenne a dépassé la barre fatidique de 1 million de signatures.
Le nombre de déclarations de soutien collectées comprenant les déclarations de soutien recueillies en ligne et sur papier (source : https://citizens-initiative.europa.eu/initiatives/details/2024/000001_fr) est de 1 245 839, et de pays au-dessus du seuil de 11 (source : https://citizens-initiative.europa.eu/initiatives/details/2024/000001_fr).
La Commission européenne a l’obligation de s’emparer du sujet et de rencontrer les organisateurs afin de leur permettre d’exposer leur requête en détail. La Commission européenne disposera ensuite d’un délai de six mois pour présenter ses conclusions juridiques et les actions qu’elle comptera mettre en place ou non.
Pays | Déclarations de soutien | Seuil | Pourcentage |
Allemagne | 101 149 | 67 680 | 149,45 % |
Autriche | 11 108 | 13 395 | 82,93 % |
Belgique | 49 034 | 14 805 | 331,20 % |
Bulgarie | 2 475 | 11 985 | 20,65 % |
Chypre | 748 | 4 230 | 17,68 % |
Croatie | 8 679 | 8 460 | 102,59 % |
Danemark | 8 861 | 9 870 | 89,78 % |
Espagne | 165 999 | 41 595 | 399,08 % |
Estonie | 1 669 | 4 935 | 33,82 % |
Finlande | 26 714 | 9 870 | 270,66 % |
France | 669 912 | 55 695 | 1 202,82 % |
Grèce | 4 679 | 14 805 | 31,60 % |
Hongrie | 3 384 | 14 805 | 22,86 % |
Irlande | 18 572 | 9 165 | 202,64 % |
Italie | 62 130 | 53 580 | 115,96 % |
Lettonie | 1 219 | 5 640 | 21,61 % |
Lituanie | 2 055 | 7 755 | 26,50 % |
Luxembourg | 2 308 | 4 230 | 54,56 % |
Malte | 918 | 4 230 | 21,70 % |
Pays-Bas | 39 346 | 20 445 | 192,45 % |
Pologne | 12 397 | 36 660 | 33,82 % |
Portugal | 9 767 | 14 805 | 65,97 % |
République tchèque | 4 109 | 14 805 | 27,75 % |
Roumanie | 10 543 | 23 265 | 45,32 % |
Slovaquie | 2 800 | 9 870 | 28,37 % |
Slovénie | 6 944 | 5 640 | 123,12 % |
Suède | 18 320 | 14 805 | 123,74 % |
Qu’est-ce qu’une initiative citoyenne européenne ?
Lancée en 2012, l’initiative citoyenne européenne (ICE) permet aux citoyens européens d’appeler la Commission européenne à proposer de nouvelles législations sur un sujet donné dès qu’un million de signatures sont récoltées. Les soutiens doivent provenir d’au moins sept États membres différents. Pour qu’un pays soit comptabilisé, il faut qu’un nombre minimum de ses ressortissants aient signé l’initiative, calculé en fonction de la population du pays (55 695 en France, par exemple). Si l’ICE parvient à remplir ces critères, la Commission européenne a l’obligation de s’emparer du sujet et de rencontrer les organisateurs afin de leur permettre d’exposer leur requête en détail.
Objectifs de l’initiative citoyenne européenne (https://eci.ec.europa.eu/043/public/#/screen/home/disabled)
Nous invitons la Commission européenne à proposer une interdiction légale contraignante des pratiques de conversion ciblant les citoyens LGBTQ+ dans l’Union européenne : on entend par «pratiques de conversion» les interventions visant à modifier, réprimer ou éradiquer l’orientation sexuelle, l’identité de genre et/ou l’expression de genre des personnes LGBTQ+.
En raison de leur caractère discriminatoire, dégradant, nocif et frauduleux, ces pratiques ont été qualifiées de torture par les Nations unies et sont aujourd’hui interdites dans un nombre toujours plus grand d’États.
L’UE joue un rôle clé dans la protection des droits fondamentaux et se doit d’agir pour lutter contre toutes les pratiques inhumaines. La Commission devrait proposer une directive ajoutant les pratiques de conversion à la liste des «eurocrimes» et/ou modifier la directive actuelle sur l’égalité (2008) afin d’inclure une interdiction de ces pratiques.
En outre, pour lutter contre le moratoire législatif, la Commission devrait également faire appliquer une résolution non contraignante appelant à une interdiction générale des pratiques de conversion dans l’UE.
Enfin, nous appelons la Commission à modifier la directive sur les droits des victimes afin d’établir des normes minimales concernant les droits, le soutien et la protection des victimes de pratiques de conversion.
Tous les États membres devraient introduire une interdiction des pratiques de conversion ou revoir leurs interdictions actuelles.