Soutien à l’accueil des réfugiés – Témoignage de Robert Badinter

Chers amis, chers camarades,

Je regrette de ne pouvoir me trouver parmi vous ce soir, pour saluer et accueillir ceux que la violence criminelle de dictateurs sanglants, de fanatiques barbares ont jeté loin de leur patrie jusqu’à nos frontières.

Je le rappelle hautement, ces femmes, ces enfants, ces hommes plongés dans la pire détresse, nous avons à leurs égards des devoirs auxquels nous ne saurions manquer sans trahir l’idéal de tous les Républicains et en particulier des Socialistes.

Notre inspiration dans de tels moments doit être celle de la République, il s’agit pour nous de répondre à l’exigence de la fraternité humaine.

Ces malheureux, ces misérables aurait dit Victor Hugo, ce sont nos frères et nos sœurs dans le malheur.

Comment des socialistes, héritiers de la grand tradition humaniste de Jaurès et de Blum, pourraient-ils manquer à ce devoir de fraternité.

Au-delà même de cette exigence de solidarité, s’inscrit pour nous un impératif moral, une obligation absolue de respecter le droit d’asile qui est l’honneur de notre République et que la Convention de Genève reconnait à tous les persécutés en raison de leur religion, de leur race, de leur nationalité ou de leur appartenance à un groupe social ou ethnique.

Ceux qui viennent aujourd’hui hui, à travers mille périls, au risque de leur vie, frappés à notre porte, ceux-là sont bénéficiaires du droit d’asile.

Nous leur devons la reconnaissance de ce droit et nous leur devons un foyer qui constitue leur abri.

Chacun de nous doit contribuer à cet accueil et assurer à ceux qui portent le beau nom de réfugiés des conditions de vie qui satisfassent au respect de leur dignité et témoignent de la fraternité humaine sans laquelle le socialisme ne serait qu’un mot.

Robert Badinter – Paris, le 8 septembre 2015

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