Tribune des élus de « La Gauche à Montrouge » – Montrouge Magazine n°119 septembre-octobre-novembre 2016
La directive européenne du 13 juillet 2009 stipule que « les Etats membres veillent à la mise en place de systèmes intelligents de mesure qui favorisent la participation active des consommateurs au marché de la fourniture d’électricité ».
Le conseil municipal a, voici quelques mois, voté pour l’installation de compteurs « communicants » Linky dans notre ville.
Pourtant, des informations recueillies ultérieurement nous portent à penser que ce choix n’est pas forcément bon pour les consommateurs. Il existe d’autres moyens plus efficaces que ces compteurs, selon les déclarations des délégués de l’industrie à la convention annuelle de l’association européenne de l’électricité – Eurelectric – organisée à Vilnius début juin 2016.
Ces moyens sont, par exemple, une intégration plus rapide des renouvelables, le développement des réserves d’énergie, une meilleure gestion de la demande d’énergie.
Les bénéfices réels des compteurs intelligents Linky ont aussi été remis en question lors de la conférence. L’Allemagne a décidé de ne pas élaborer de stratégie de lancement au niveau national et en France, 187 communes qui, comme Montrouge, avaient passé une délibération, ont demandé un moratoire afin de pouvoir étudier toutes les conséquences, notamment en termes de santé et de liberté publique.
En effet des problématiques se posent encore, telles que l’émission d’ondes électromagnétiques lors de la transmission de données par les compteurs, et la protection des données personnelles, que les usagers craignent de voir utilisées à des fins commerciales.
La CNIL et la Ligue des Droits de l’Homme demandent un moratoire sur l’installation des compteurs tant que des informations précises ne sont pas fournies par ENEDIS (ex-ERDF) concernant le traitement réservé aux informations récupérées.
Enfin, outre le coût à l’installation estimé à environ 5 milliards d’euros, la mise en place de Linky peut entraîner des coûts supplémentaires pour l’usager (pannes, remplacement de matériel), et certains compteurs pourraient ne plus fonctionner si le consommateur décide de changer de fournisseur d’énergie.
On peut aussi raisonnablement se demander si Linky ne sera pas dépassé très vite par l’usage des objets connectés ?
Le compteur Linky n’appartenant pas à l’usager, ENEDIS laisse entendre qu’on ne peut pas s’opposer à son installation, ce qui n’est pas sans poser un problème démocratique.
Cependant, en cas de refus, ENEDIS n’installera pas le compteur de force, mais attendra que l’usager déménage ou que son ancien compteur tombe en panne pour le remplacer. Pour refuser l’installation, il faut le dire lorsque l’installateur appelle pour prendre rendez-vous. ENEDIS enverra alors un médiateur.
Espérons que si l’usager persiste, sa volonté de ne pas se voir imposer la pose de compteurs Linky soit respectée.