Tribune des élus de « La Gauche à Montrouge » – Montrouge Magazine n° 85 novembre-décembre 2009.
Ainsi fonctionne la démocratie à Montrouge. La population ne peut généralement s’exprimer que lors des réunions publiques organisées à chaque automne : une par quartier. Mais gare à ne pas vous incruster dans la réunion du quartier voisin, sous peine de subir les admonestations du maire en personne : « Mais ce n’est pas votre quartier ; il y a déjà trop de monde ; ce n’est pas la peine de venir ici ; mais vous étiez déjà là hier ! ».
Pendant la réunion, chaque personne pourra peut être parler, mais il lui faudra patienter longuement avant de poser sa question… Une seule de préférence. Et comme ces réunions ont lieu une fois par an, il lui faudra parfois attendre l’année suivante pour en connaître la réponse !
Ailleurs, en de très nombreuses villes de France, il existe des comités ou des conseils de quartier. Les habitants sont invités à s’exprimer sur tous les sujets intéressant leur quartier. Ils peuvent suivre les projets de leur conception à leur réalisation. Ils peuvent proposer des actions. Au-delà du nécessaire échange entre les habitants et leurs élus, ces conseils sont le moyen d’une participation des habitants à la vie de leur commune.
Dans certains villes, des budgets dits « participatifs» sont mis à disposition de ces conseils pour financer des réalisations concernant leur quartier et décidées par eux-mêmes. Les associations, les personnalités diverses de la ville sont partie prenante dans ces lieux de concertation. La conception même de l’Agenda 21 – c’est l’intégration des principes du développement durable dans les politiques locales – fait largement appel à la population et à la démocratie de proximité. Tous ces outils sont au service de la population, assurant un véritable échange constructif entre les habitants et leur municipalité.
Mais à Montrouge, rien de tout cela n’existe. Pourquoi ?
Nous avons une autre conception de la démocratie dans la ville. Celle-ci ne s’exerce pas seulement un dimanche tous les six ans. Elle ne se limite pas à des débats au sein du Conseil municipal surtout quand ceux-ci n’ont aucune influence sur la politique de la ville. La démocratie doit s’exercer aussi entre deux élections.