Projet de résolution du Bureau national du 20 novembre 2018
Des états généraux pour sortir de l’impasse sociale et écologique
Depuis le week-end dernier, de nombreuses mobilisations citoyennes ont lieu en métropole et dans les outre-mer dans le cadre du mouvement dit des « gilets jaunes ». Si les revendications portées par les manifestants et leurs formes d’expression, sont diverses, toutes convergent pour exprimer un mécontentement profond à l’égard de l’injustice de la politique fiscale conduite par le Président de la République et sa majorité.
Pouvoir d’achat en berne, accroissement de la précarité, disparition des services publics dans certains territoires… Voilà ce que subissent une grande partie de nos concitoyens pendant que les plus fortunés bénéficient de toujours plus de largesses fiscales aussi nuisibles pour les finances publiques qu’inefficaces pour la maison France.
Le mouvement des « gilets jaunes » est né de la colère d‘un nombre croissant de Français face à cette situation et au mépris dont fait preuve le pouvoir à leur égard. Malheureusement, la fin de non-recevoir exprimée dimanche soir par le Premier ministre n’est à la hauteur ni des attentes des Français, ni des graves et inadmissibles débordements et drames qui ont émaillé le week-end.
Le pouvoir exécutif dit entendre, mais il ne comprend pas la colère qui s’exprime et surtout ne cherche pas à y répondre. Le risque ce n’est pas simplement de creuser le fossé qui sépare les dirigeants d’une partie croissante des Français comme semblait le regretter le Chef de l’Etat. Ce serait déjà une faute. Le risque majeur c’est d’entrainer notre pays dans une impasse politique, économique, sociale et écologique.
Il y a maintenant deux semaines, alors que les appels à la mobilisation pour le 17 novembre se multipliaient, le Parti socialiste demandait au Gouvernement l’organisation rapide d’Etats généraux du pouvoir d’achat et du financement de la transition écologique. D’autres organisations ou personnalités ont formulé depuis des propositions de même nature.
En effet, sauf à « jouer » un dangereux pourrissement et l’aggravation des tensions, il est urgent de donner un débouché politique aux attentes exprimées par nos concitoyens sur leur pouvoir d’achat. Les taxes sur le carburant sont la goutte qui a fait déborder un vase déjà plein. Il est tout aussi indispensable de définir une stratégie juste et équitable de financement de la transition écologique car la planète ne peut pas attendre.
En quelques mois, du fait de l’iniquité de sa politique, le Gouvernement a dramatiquement réduit le consentement à l’idée même de fiscalité écologique.
Nous renouvelons donc solennellement notre appel à la tenue d’Etats généraux associant les organisations représentatives, les associations et ONG environnementales, mais aussi des représentants des « gilets jaunes ». Il est temps d’établir un dialogue que le pouvoir a jusqu’ici esquivé.
Dans l’attente de leur tenue, le Parti socialiste réclame le gel des augmentations de la fiscalité sur les carburant prévues au 1er janvier prochain.