A Montrouge, le maire confisque la consultation citoyenne sur les zones à faible émission (ZFE)

La Métropole du Grand Paris (MGP) a validé une stratégie avec le Plan Climat Air Energie Métropolitain adopté définitivement par le Conseil métropolitain du 12 novembre 2018. La reconquête de la qualité de l’air y figure parmi les priorités. Empruntant le même chemin que la capitale, la MGP a ainsi rédige une feuille de route de long terme, avec pour objectif la neutralité carbone à l’horizon 2050. La démarche s’inscrivant dans le cadre du plan climat de la France.

Objectif

Répondre à une urgence sanitaire et climatique. Selon le rapport d’Airparif de mars 2018, les seuils réglementaires et les recommandations de l’OMS en matière de qualité de l’air sont régulièrement dépassés. L’agence Santé Publique France estime que 5 000 décès prématurés par an pourraient être évités sur le territoire de la Métropole. Face à cette situation, la Commission européenne a mis en demeure la France pour dépassement des valeurs limites de dioxyde d’azote et de particules fines. Le Conseil d’État a enjoint le gouvernement de prendre toutes les mesures nécessaires à l’amélioration de la qualité de l’air.

La mise en place d’une zone à faibles émissions (ZFE) métropolitaine a été évaluée dans le cadre du Plan de Protection de l’Atmosphère Île-de-France comme ayant l’impact le plus important, avec des effets rapides sur l’amélioration de la qualité de l’air. Les parties prenantes et les habitants pourront se prononcer sur le projet d’arrêté de mise en place de la ZFE pris par leur Maire suivant un calendrier de consultation prévu par la Métropole : 

  • Janvier 2019 : début de la consultation institutionnelle (maires limitrophes et Île-de-France Mobilités)
  • Mars 2019 : synthèse des avis
  • Avril 2019 : début de la consultation du grand public
  • Juin 2019 : synthèse des avis, et signature par les maires des arrêtés
  • Juillet 2019 : entrée en vigueur de la Zone à Faibles Emissions

Qu’en est-il à Montrouge ?

Dans de nombreuses villes concernées, la consultation est en cours, dans notre ville, rien de tel. A Montrouge, la consultation est, semble-t-il, prévue à la fin de l’année… après l’entrée en vigueur de la Zone à Faibles Emissions.

Sur les décisions mettant en cause le cadre de vie, comme par exemple, les nouveaux tarifs de stationnement, la mise en double sens de l’avenue de la République, l’aménagement de l’avenue Jean Jaurès, la majorité municipale actuelle ne souhaite pas consulter ses habitants.

Sur ce sujet, rêvons un peu, au lieu d’escamoter le débat, espérons une véritable et large consultation des montrougiens, comme cela aurait pu, aurait du, déjà être fait.


Qu’est-ce qu’une Zone à Faibles Émissions (ZFE) ?

C’est un dispositif destiné à faire baisser les émissions de polluants notamment dans les grandes agglomérations, pour améliorer la qualité de l’air et garantir aux habitants de respirer un air qui ne nuise pas à leur santé. 

Le 8 octobre 2018, l’État ainsi que 15 métropoles dont la Métropole du Grand Paris ont signé un engagement pour développer d’ici fin 2020 des Zones à Faibles Émissions. Son principe : encourager la circulation des véhicules les plus propres et imiter la circulation des véhicules les plus polluants dans un périmètre défini. Pour circuler dans une ZFE, la vignette Crit’Air doit être apposée au pare-brise.

Elle permet de distinguer les véhicules en fonction de leur niveau d’émissions de polluants atmosphériques. Les plus polluants et les « non classés » ne pourront pas (sauf dérogations) rouler dans la ZFE sur certaines plages horaires.

Véhicules interdits à la circulation : poids lourds, 7/7j de 8h à 20h, autres véhicules, de lundi à vendredi  de 8h à 20h, selon le calendrier suivant :juillet 2019 : non classés + Crit’Air 5, juillet 2021 : + Crit’Air 4, juillet 2022 : + Crit’Air 3, juillet 2024 : + Crit’Air 2, 2030 : objectif 100% de véhicules propres.

A Montrouge, le parc de véhicules total (voitures, utilitaires légers, camions, autocars) est de 22 686, dont véhicules particuliers : 20 457, Véhicules touchés par l’interdiction Crit’Air 5 : 1 073, Véhicules touchés par l’interdiction Crit’Air 4 et 5 : 3 278, Véhicules touchés par l’interdiction Crit’Air 3, 4 et 5 : 9 612 (sources : Direction de l’Environnement – 29/10/2018).

Il est nécessaire d’agir pour répondre aux enjeux climatiques et au problème de santé publique que représente la pollution atmosphérique. L’incitation au renouvellement du parc de véhicules vers des véhicules à faibles émissions apparaît comme une mesure positive en ce sens.
Cependant il est nécessaire de prendre de réelles décisions pour accompagner la transition et l’évaluer régulièrement.

 Comme par exemple

  • Avoir la garantie de l’état pour respecter les calendriers de réalisation du métro Grand Paris Express,
  • mettre en oeuvre un plan d’action destiné à soutenir financièrement les ménages modestes,
  • adopter la gratuité des transports en communs pour les enfants de 4 à 14 ans,
  • interdire le stationnement près des écoles,
  • agir auprès de Île-de-France mobilités pour la modernisation de la flotte d’autobus,
  • mettre en place un forfait mobilité durable pour encourager le covoiturage et le vélo,
  • être ambitieux lors des choix d’aménagement à venir de la D920 en favorisant réellement les circulations douces.
MGP-ZFE_plaquette_MajDec2018_HD2_ssTraits

Partagez !